Deux contes sans frontières

Keba Thiam, instituteur à Foundioune - Fambine dans le delta Sine-Salloum, nous offre deux contes, Le lièvre chez le vieux d’inspiration africaine et Le jardin mystérieux écrit par les enfants d’une école toulousaine...



Le lièvre chez le vieux

Un jour, le lièvre partit rendre visite à un vieux. Le lièvre demanda au vieux de tout faire pour augmenter sa taille. Après réflexion, le vieux signifia au lièvre que cela état possible à condition qu’il lui apporte du lait de lionne et un gros serpent. Le lièvre assura le vieux qu’il pourrait trouver ce qu’il lui demandait ; et il se retira en direction de la forêt en quête du lait de lionne et d’un serpent. Au coeur de la forêt à l’approche d’une lionne, le lièvre se mit à pleurer. Alors le lièvre expliqua à la lionne qu’au cours d’une discussion ses compagnons l’avaient contesté. Lui, il affirmait que la lionne était un grand animal capable de produire suffisamment de lait pour remplir un vase. Ses camarades soutenaient le contraire.
La lionne se sentit un peu contrariée et demanda au lièvre de lui donner un vase.
Le lièvre sortit un vase de son panier, le tendit à la lionne qui le remplit de son lait.
Le lièvre prit congé de la lionne et poursuivi son chemin.

Après quelques heures de marche, le lièvre aperçut un grand serpent.
Il se mit aussitôt à pleurer.
Le serpent lui demanda ce qui n’allait pas ; et le lièvre lui répondit que ses camarades l’avaient traité de menteur parce qu’il assurait qu’un serpent pouvait contenir dans son panier.

Le serpent calma le lièvre en lui expliquant que l’affaire était très simple : qu’il pose son panier par terre et il allait tenter l’expérience !

Le serpent s’introduisit dans le panier que le lièvre referma avec force.
Le lièvre se retourna ainsi chez le vieux avec son lait de lionne et son gros serpent.

Le vieux demanda au lièvre :


- comment as-tu agis pour réussir ton coup ?
Alors le lièvre raconta toute l’histoire au vieux qui lui rétorqua :


- il serait très dangereux pour moi d’augmenter ta taille car, avec tes astuces, si tu as une grande taille, tu vas détruire le monde.

Depuis ce jour, le lièvre a conservé sa petite taille et il en sera toujours ainsi.




Le jardin mystérieux

Il était une fois...
Un matin, Rosalie et Thomas sortent de leur immeuble.
C’est le printemps, il fait beau, les deux amis partent découvrir le quartier.
Ils marchent et longent un vieux mur en béton. Curieux de savoir ce qui se trouve derrière, ils décident de sauter par-dessus.
Et là, étonnés, ils découvrent un jardin abandonné envahi par de mauvaises herbes, les orties, les arbres morts.

Rosalie et Thomas se mettent d’accord pour traverser ce jardin chacun de leur côté.
Rosalie doit souvent pousser les ronces et les herbes pour avancer. Ses mains et ses jambes sont déjà griffées.
Soudain, elle s’arrête au bord d’un trou, se penche pour mieux voir et aperçoit deux points brillants qui la regardent.
Elle s’approche un peu plus, se met à plat ventre avec un grand étonnement, elle découvre un loup la tête levée.

« Thomas, viens vite ! »
Thomas entend la voie de Rosalie et court aussi vite qu’il peut pour la rejoindre.
A son tour, il se penche, aperçoit le loup dressé sur ses pattes.

Rosalie décide alors d’attraper ses pattes pour le hisser hors du trou.
Thomas l’aide et après beaucoup d’efforts, ils réussissent à le sortir enfin.

Les deux amis interrogent le loup, bien étonnés de le voir seul dans ce jardin !
« Et bien voilà... cette ville, il y a longtemps, était une belle forêt avec des arbres magnifiques, habitée par une meute de loups. Les hommes sont peu à peu arrivés et ont décidé d’abattre les arbres. A la place, ils ont construit des immeubles, des maisons, des avenues, et de minuscules jardins pour leurs enfants. Pour chasser les loups hors de la ville , ils ont inventé les pièges, la chasse et tous mes amis ont ainsi disparus. Depuis, je reste seul dans ce petit coin de forêt.

Thomas se souvient de sa visite au zoo et il lui semble avoir vu un loup.
« J’ai une idée » dit-il au loup, « attend nous ici, nous reviendrons demain ».
Les deux amis refont le chemin inverse et se dirigent vers le zoo.

Le lendemain, Rosalie et Thomas reviennent dans le jardin abandonné avec une louve. Le loup est toujours couché là où ils l’avaient laissé. La louve s’approche de lui et lui lèche tendrement le museau. Le loup se relève, et tout deux, l’un à coté de l’autre, quittent le jardin et la ville pour rejoindre la forêt la plus éloignée des hommes afin d’oublier et de vivre heureux.



Avec l’aimable autorisation de Keba Thiam, instituteur à l’école de Foundioune-Fambine. Les deux contes sont extraits du livret Contes sans frontières - recueil de contes réalisé par les écoles de Fambine et de Montalembert Notre-Dame en France dans le cadre de leur jumelage en avril 2001.





Ecole de Fambine
Département de Foundiougne
BP 20
Sénégal

Ecole-collège-lycée Montalembert Notre-Dame
16 et 42 bis rue des 36 ponts
31400 Toulouse


Mots-clés

Aire géo-culturelle: Afrique de l’Ouest
Catégorie d’acteur: Artiste - Jeune
Domaine d’action: Culture - art - Histoire - mémoire - Valeurs et religions - représentations
Traversées - http://www.traversees.org
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