Batailler pour la paix avec Nathalie Manga

Comment construire une paix durable dans la sous-région africaine avec les forces de la société civile ? Nathalie Manga nous en fournit un exemple en coordonnant depuis 8 mois la branche sénégalaise du West African Network for Peace Building. Huit mois d’aventure, qu’elle place sous le signe de la reliance des faiseurs de paix.


Le West African Network for Peace Building (WANEP) est un réseau présent dans treize des quinze pays de la région d’Afrique de l’Ouest. Le Niger et la Mauritanie ne sont pas encore impliqués. Initié au Libéria au sortir de sa crise politique à partir des années 1994-1995, le réseau s’est progressivement mis en place pour voir le jour à une date décidément symbolique : le 11 septembre 1996. Il a pour ambition de contribuer à bâtir une société africaine plus juste et pacifique, de rechercher et promouvoir les facteurs générateurs de paix. Trois approches sont adoptées :

- la recherche de réponses africaines à la résolution et à la prévention des problèmes,

- la veille, le lobbying et l’observation des menaces et des processus déclenchant les conflits,

- le renforcement des capacités de la société civile à prévenir et réguler les conflits.


Nathalie Manga est coordinatrice de la branche sénégalaise du WANEP qui compte à ce jour 30 organisations membres. Son équipe technique de quatre personnes située sur Ziguinchor, anime actuellement quatre programmes à l’échelle nationale portant sur la conscientisation et l’éducation au processus de paix auprès des femmes, des jeunes et des médias, le développement d’un réseau d’observation et d’alerte des conflits, le recueil d’information et la mise en réseau des acteurs.


Le réseau sous-régional s’est doté d’un conseil d’administration, d’une assemblée générale dans laquelle chaque équipe nationale est représentée. Son siège est situé au Ghana et bénéficie de financements de l’USAID, de l’Ong Catholic Releaves Services et de l’Union européenne. Les assemblées générales, les réunions thématiques, les échanges électroniques, l’écriture de bilans pour chacune des équipes permet au réseau de mutualiser les connaissances et de constituer un corpus de concepts et d’expériences qui sont ré-investis dans l’action et les programmes de formation. Nathalie livre un aperçu du plan de la formation qu’elle est en train de préparer avec le Conseil d’Organisations Non Gouvernementales d’Appui au Développement (CONGAD ) : 1. éléments de définition de la paix, 2. analyse et éléments de compréhension des conflits, 3. possibilités et modes d’intervention de la société civile.


« La définition des plans de formations se fait de manière itérative, en s’appuyant sur les acquis précédents construits par notre réseau et à partir de sources extérieures, puis en facilitant l’expression de l’expérience des participants. Par ailleurs, nous avons de besoin de pédagogie et d’expression artistique pour promouvoir la compréhension des processus de paix. Les théories ne suffisent pas en particulier pour toucher les populations de base » déclare Nathalie.

Le réseau cherche à étendre son capital social, à consolider ses financements, à constituer un véritable système d’observation des conflits à terme dans l’Afrique de l’Ouest et à nouer des contacts avec des homologues internationaux.


Quelques compléments :

- le site web du WANEP
- le site web Irénées : pour un art de la paix
- le site web de l’Ecole de la Paix (Grenoble - France)


Ziguinchor - Sénégal, le 18 juin 2004




Traversées - http://www.traversees.org
A propos de Traversées
Nos compagnons de route
Presse
Contact
français espanol english