Nos routes

Je veux saluer ce monde

Ce monde plus que jamais
Mis dans nos mains


Tous nos sulfures
Tous nos trucages, nos entailles
Nos cicatrices, nos embellies
Nos tisons comme nos intentions
Et nos déroutes
Proviennent des pelures
Que nous prélevons de ton contact


Dès lors nous sommes poussés
En aviateur increvable
De tes douves fécondes
Par ton amorce pulsative
Tant et si loin
Que l’on patauge
Entre idéal et capital
Entre don et captation
Soumis aux déformations


Aussi grand que ce monde
Aussi battant que ce monde
Aussi claquant que ce monde
Nos torses, nos allures
Nos controverses, nos nervures
Courent, font volte-face
Nos débords abreuvés de remords
Nos virements, nos échappées belles
Nos surchauffes du coeur
Te recèlent



Nous t’avons toi monde
Dans l’âme de nos fibres creuses
Tes fragments sont nos alentours
Autant que ton corps
Autant que ton comble
Vissé de ton couple
Dans nos ferrailles décisives


Tu es beau, tu nous as fait beau
Mais inégaux, incomplets
Approximatifs
Bourrés d’exigence
Sur le fil du double-sens
Décrocheurs d’étoile
Gonflés à l’audace
Conduits par l’espérance


Je vois nos destins en greffe
Attendre une allonge tutélaire
Un supplément entre-ouvert
Oser la montée
De l’échelle de touche
Des lueurs d’étoile
D’où toi et moi nous descendons