Moustapha et les enfants de la rue

Nous voici au Sénégal ! Quelle vie et combien de sourires dans les rues ! Quelquefois nous voyons des enfants seuls qui viennent nous demander de les aider. Moustapha nous explique pourquoi...




Bonjour !
Je m’appelle Moustapha, j’ai 25 ans. Je suis né à Djourbel au Sénégal et je travaille à Dakar et à Guediawaye, c’est un village juste à côté.

Ici au Sénégal, comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, il y a des enfants qui n’ont plus de maison et qui se retrouvent dans la rue.

Pourquoi ?

Et bien pour plusieurs raisons :

- parfois, les familles de paysans sont obligées de quitter leur ferme à cause de la sécheresse. Ils viennent dans les villes pour trouver du travail. Quand ils n’en trouvent pas, les enfants vont dans les rues et se débrouillent pour gagner de l’argent.

- d’autres fois, ce sont les parents des enfants qui ont des problèmes et qui obligent les enfants à quitter leur maison.

- ou bien, ce sont les enfants qui ne se sentent pas écoutés et qui décident de s’en aller !


Cela ne doit pas être facile tous les jours pour eux ! Quel âge ont les enfants ?

Les enfants que je vois dans les rues ont entre 8 et 16 ans. Il y a donc des adolescents aussi. Ce que j’essaye de faire, c’est de les aider à retrouver une vie convenable et à se réconcilier avec leur famille.

Je vais dans les rues, je discute avec les jeunes que je vois en détresse. J’essaye d’abord de comprendre comment ils en sont arrivés là. Ensuite, dans un centre spécialisé où ils sont hébergés, un éducateur s’occupe d’eux. Il leur permet de rencontrer d’autres jeunes qui sont dans la même situation. Nous appelons les parents et nous essayons de discuter tous ensemble pour rétablir un climat de paix et d’entente. Nous donnons des cours aux enfants pour leur apprendre à lire et à écrire. Nous les écoutons beaucoup, c’est très important.


Tu penses que tu contribues beaucoup à faire changer les choses ?

Depuis deux ans avec mes cinq équipiers, nous avons permis à 250 enfants de retrouver une situation équilibrée.

Ce que je fais me passionne ! A 11 ans déjà, je m’impliquais dans le club d’histoire-géographie de mon collège, puis au lycée j’animais un club d’éducation à la vie familiale. J’ai toujours adoré rassembler des amis et imaginer un projet qui serait utile à tout le monde. Et ici, pour ces enfants, il y a pleins de choses à faire ! Mon rêve c’est de créer dix centres d’accueil pour enfants défavorisés dans tout le pays du Sénégal. J’y crois dur comme fer !








Ziguinchor - Senegal, le 15 mai 2004.